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 carnets de famille > sixième génération - Antoine Boduile - 1709-1778   

 

 

introduction

1° génération Benoît Boudhuire 1557

 2° génération Claude Boudhuire 1575

 3° génération   Pierre Boudhuire 1600

 3° génération Jean Boudhuyre 1612

 4° génération Benoît Boudhuyre 1625

 4° génération Pierre Bouduire 1640

 5° génération Pierre Boduire 1660

 5° génération Pierre Boudhuile 1677

 6° génération Pierre Boduyre 1687

 6° génération Antoine Boduile 1709

 7° génération Pierre Boudhuire 1727

7° génération Etienne Boudhuire 1735

8° génération Pierre Boudhuile 1767

9° génération Pierre Boudhuile 1809

10° génération  Henri Noêl Boudhuile 1844

11° génération Blaise Henri Boudhuile 1868

12° génération Louise Boud'huile 1905

13° génération    Henri Dancette 1937

14° génération    Veronique Dancette 1960

15° génération    Mathias Lopez Dancette 1986

Album photos  1880-1929

Album photos  1930-1949

Album photos  1950-2002

  

 

6° GENERATION .

 

 génération 6 - Antoine Boduile et Marguerite Bourrin

 

 

Nous sommes au début du Siècle des Lumières:le XVIII° siècle

 

sous le Règne de LOUIS XV  

        

 

        Antoine Boud’huile  1709/1778 est le premier aïeul dont nous pouvons témoigner de sa vie par les écrits en notre possession . Il représente la 6° génération .

 

  

                        Ce n’est ni à Versailles , ni à Fontainebleau.....

 

mais au Bourg de Givors au lieu dit La BADOLIERE  , territoire de Cras , qu’est donc installée cette famille BOUDHUILE  orthographiée aussi  BOUDUILLE ou BODUILE .

 

        Givors au début de 1700 compte 1000 habitants . ( En France , il y a 19.000.000 habitants .)

        C’est une paroisse  du diocèse de Lyon . Elle appartient à messieurs  les comtes de Lyon  qui  sont les Possesseurs du Sol ainsi que les Administrateurs .

        

        C’est une paroisse surtout agricole . Tous les habitants sont laboureurs ou vignerons et presque la moitié sont sans “ fonds “ ce sont des “ affaneurs “

 

        Le tiers des lieux est inculte  , roches pelées et bois . Les deux autres tiers sont des terrains où l’on cultive l’avoine , le seigle , le froment , le chanvre .  Les légumes se trouvent dans les petits jardins près des habitations .  Il y a aussi de bons terrains pour  la vigne qui commence à être très importante . Et enfin , la prairie .

 

        Givors a une superficie de 1172 arpents , 83 perches  . ( environ   495  ha.   ) 

 

        Antoine , fils de Pierre  BOUDHUILE, vient au monde le 6 Janvier 1709 .

 

        Or, cet hiver est excessivement froid  . La peur de la famine provoquée par les gelées mortelles enchaîne la misère dans la contrée de Givors ,  et bien sûr dans tous les environs .  Notre famille est très attentive sur la conduite à tenir . Heureusement , grâce au Rhône , les mariniers approvisionnent la population en blé et en charbon .

        Durant sa petite enfance , Antoine sera heureux de jouer avec son frère Jean qui a juste deux ans de moins que lui . Les deux frères vont perdre leur maman Marguerite Micard en 1714 . Antoine n’a que 5 ans et son petit frère Jean a 3 ans . Leur Père pour assumer le vie de tous les jours leur donne alors une nouvelle mère . Il prend pour épouse Anne Drevon l’année suivante en 1715 . Ainsi , il y aura 4 nouveaux frères et sœurs : Françoise en 1715 , Claudine en 1716 , Claude en 1718  , Jeanne- Marie en 1720 .                

 

        La mort est presque familière à cette époque , les enfants meurent souvent à la naissance , les épidémies se succèdent , les femmes meurent en couche , la vie est très courte , Antoine est bien jeune , 6 ans , lorsqu’il  apprend  la mort du roi Louis XIV .

 

 

Antoine perdra sa belle-mère autour de 1722 . Celle-ci sera remplacée l’année suivante par Jeanne Fouillet  .

 

          On peut penser que grâce à sa vie en plein air ,  ( loin de la Provence dont il est peut être issu ! ) , Antoine  a 11 ans échappe à la peste de  1720 qui démarre à Marseille . Elle sévira pendant un an , et fera en Provence 120 000 victimes, dont plus de 30 000 pour la seule ville de Marseille .

 

          De même , parce qu’il fait partie des 71 % des hommes qui ne savent pas écrire ... Il est loin de s’intéresser

                -  à la conception de l’échelle de Fahrenheit ,

                -  à la création de la banque et de la bourse ,

                - aux écrits de Montesquieu , de Voltaire ,  et de Diderot  qui  s’occupe de l’édition de l’Encyclopédie.

 

Par contre , durant sa vie il fera l’effort d’apprendre à signer . Si Antoine ne sait pas lire , comme tous les paysans il commence par apposer une croix ( croix du Christ  puisque  tout est tourné vers la religion  ) au bas des documents qui est un signe d‘engagement  , de la parole donnée sous serment  . Ensuite , il apprend au cours de quelques séances d’hiver  auprès du curé  , d’abord le «  seing  »  qui  est  la stratification , sous forme de lettres-bâtons  , des caractères composant son nom de famille  , puis il apprend l’écriture de son patronyme . Voilà pourquoi tous les documents officiels comme le contrat de mariage de son fils Etienne , son testament … sont signés .

 

        Si  , Certain  ,  épouse Marie Leszcynska ou prend pour maîtresse La Pompadour ,

 

        Notre Antoine , séduit par la comédie de Marivaux “Le jeu de l’Amour et du Hasard”

se laisse séduire à son tour par Marguerite Bourrin âgée de 21 ans  . Cette famille côtoie la nôtre depuis déjà  deux générations .

 

                C’est ainsi  , que le 10 Janvier 1730 , au son des cloches du village de Givors, est célébré le mariage  de Marguerite et d ’ Antoine .       

        Pour cette cérémonie  , Marguerite choisit une robe de couleur unie . Elle hésite entre la couleur rouge , jaune ou bleue  . Finalement elle opte pour  la bleue plus à la mode : la plus répandue à cette époque .

        

        A la   “Badolière” , les nouveaux époux vont cohabiter avec leur famille . En fait , ils vivent dans un “Loft” . Une pièce au rez de chaussée qui sert de cuisine  et aussi de chambre . A l’étage une chambre  avec plusieurs lits . C’est un univers rempli de l’odeur des prés et des fraises des bois ...... mais aussi  de celle du tas de fumier qui se trouve dans la cour .

 

        Antoine instruit par son Père continue le travail de la terre , il est paysan  laboureur: le froment , le seigle , le chanvre et les légumes sont ses principales récoltes . La vigne représente la culture noble puisqu’elle rapporte  plus d’argent .

 

        Antoine devient  à son tour vigneron tout comme  son frère Jean qui a épousé Benoîte FILLON qui habite  Chassagny , village voisin dans lequel sont installées de nombreuses familles  de cousins et d’amis  .

 

 

        C’est ainsi qu’à l’occasion du mariage de son frère et de sa belle sœur , Antoine fait la connaissance du bon Curé de Chassagny  . Celui ci  est réputé pour son dynamisme auprès des villageois . Lors de ses sermons , après avoir prié Dieu , évoqué l’évangile  et récité les prières , il instruit ses ouailles de toutes les connaissances qu’il  a acquises  sur les évènements de la région et même du royaume . Il se révèle un vrai chroniqueur puisque pendant tout le temps de son sacerdoce d’une durée d‘environ quarante ans , chaque année , il complètera le registre paroissial de commentaires personnels sur l’année écoulée . De la qualité de son écriture , on peut en déduire qu’il était très cultivé , curieux , à l’affût des faits divers de son temps .  

  

 

        Notre couple qui suit les préceptes de l’Évangile  ( croissez et multipliez ) aura 7 enfants qui  naîtront  dans leur maison . C’est la sage femme ou «  bonne mère  » qui les mettra au monde , parfois extirpés sans ménagement  , parfois avec les fers .  Que le nouveau-né  soit fragile ou prématuré , qu’il fasse froid ou une chaleur torride , qu’il pleuve , le bébé langé , ficelé est emporté par le parrain et la marraine en toute hâte à l’église pour être baptisé par le curé .

 

        C’est ainsi que tous ces enfants ont été accueillis dans cette famille  dès leurs premiers vagissements :

 

                Hélène          née en 1730  qui décèdera en 1745 .

                Marie            née le 28.7.1731 qui épousera François Vernon en 1752 .

                Antoinette     née  le 10.3. 1733 qui vivra peu d’années .

                Etienne         notre ancêtre : 6.7.1735 / 12.02.1785 .

                Jean             né   en 1738 .   

                Jeanne         née en 1744 .   

                Marie           née en 1746 .

                

Seuls 2 enfants , Etienne et Marie vivront plus de cinquante ans .

 

        Antoine et Marguerite , fidèles aux traditions , apprennent à leurs enfants la valeur du travail  . Ils  agrandissent  leur domaine qui est constitué maintenant  d’une maison de 1/32 ème de bicherée ( 140 mètres environ ) , de petites parcelles de terrains ( coupe d’avoine , terre de vigne , bois  ) .

 

        C’est ainsi qu’Etienne et Marie grandissent . Ils connaîtront leur grand père Pierre maintenant détenteur d’une mémoire ancienne qui veillera à leur éducation  et leur apprendra , entre autre , la prière du soir .

 

        En 1743 , disparition de Pierre (  cinquième  génération , père d’Antoine) .

 

 

De leurs champs , la famille assiste à la construction  de la première industrie de Givors :

 

        Dès 1749 , La Verrerie Royale de Givors est mise en route en utilisant , pour la première fois en France une nouvelle technique de fusion : le charbon de pierre . Robichon père obtint l’appui de l’Intendant pour bénéficier d’un privilège de 20 années sur un rayon de 10 lieues , avec comme raison sociale Robichon , père et fils et Cie . Plus tard , un beau-frère vint s’installer avec eux : Neuvesel . Les maîtres verriers étaient exempts d’impôts , de taille , de gîte , exemptés de fournir des gens de guerre , des chevaux . Ils pouvaient vendre et transporter toute la production sans payer aucun tribut , ni droits de passage , à l’égal de tous les autres nobles du royaume . La population les considérait comme nobles .

        Cette verrerie fermera ses portes début 2003 . Elle aura fonctionné pendant 254 années .

        

        

Le 14 novembre 1752 , Antoine marie sa fille Marie âgée de 21 ans . Elle épouse François Vernon Bernier qui est déjà veuf .

 

        C’est la fête !  Elle va durer 3 jours . Cavaliers et cavalières  du cortège vont former les futurs couples de demain  . Etienne est garçon d’honneur .

 

        En droit , parce que Antoine est  locataire perpétuel , il verse chaque année les "cens et lods" ou droits  féodaux au seigneur , il doit respecter strictement les conditions du bail , les droits de vente , l’entretien des bâtiments , fidélité et respect au seigneur ...  

        Il possède “la propriété utile” puisqu’il peut vendre ou louer mais non “la propriété directe” .

 

Ainsi , le 30 octobre 1756 , Antoine régularise ses dettes d’arrérages des années précédentes  pour la somme de 4 Livres  16 Sols , chez le Notaire Royal. ( traduc.07wps )

  

        Le 18 décembre 1757 , la famille se prépare au mariage du fils unique , Etienne âgé de 22 ans , héritier , qui prend pour épouse Marie Seve née le 3 Août 1729 ,  fille de Ennemond Seve et de Pernette Pitiot , laboureur à Givors.   Un contrat de mariage est établi chez le notaire royal (traduc.06wps) . Antoine signera ce document  par lequel  il destine à son fils Etienne , tous ses biens . Pour sa part , Antoine se réserve la jouissance d’un tiers de ses meubles et immeubles et 4  “hommes de vigne” .

        Mais ,  

        Le 24 mars 1758 ,  journée de deuil  :   “l’heure des heures”  est arrivée pour Marguerite , femme d’Antoine  , mère de Etienne et de Marie  . Elle a 50 ans . Monsieur le Curé est venu lui apporter les  Saints Sacrements . Après force coups de goupillon , elle est inhumée  en terre bénite .

 

Pendant  ces dernières années , des musiciens célèbres  donnent des concerts :

        Vivaldi et ses  4 saisons .

        Rameau  : Castor et Pollux .

        Bach  et ses concertos .

        Mozart  vient au monde en    1756 .

        Beethoven    “        “            1770 .

 

        Parmi les écrivains de cette époque : Rousseau / Fénelon / Voltaire /Montesquieu / Goethe/

        Parmi les Peintres   : Watteau / Fragonard / La Tour /

 

        Tous , illustrent leur époque par leurs  écrits ou leurs peintures qui seront des repères pour les générations futures .

 

        Le 27 novembre 1764 , Antoine se remet à jour partiellement de ses arrérages pour 78 livres et nous trouvons la quittance signée par le notaire royal maître Bavet (traduc.10wps)

 

        Le 30 mai 1776 , Antoine reçoit une assignation le convoquant à 7 heures du matin à la  prison royale  de Saint Joseph de Lyon , a -t’il  encore des impôts non payés (traduc.13wps) ?

        Refuse t’il des les payer ?

        A t’il commis une faute ?

 

        Le 4 septembre 1776 , à son domicile , “détenu de maladie corporelle mais néant moins de tous ses feux” . Il fait venir le notaire royal pour dicter son Testament (traduc.14wps). Il est entouré de tous ses amis et parents  qui habitent à Givors .

 

        Etienne , son fils héritier  universel est bien évidemment présent .

 

        Sa fille Marie présente , reçoit 100 Livres en héritage .

 

        Sa petite fille Pierrette ( fille d’Etienne ) pour laquelle il a beaucoup d’affection et qui lui a prodigué de  “bons et agréables Services” , a la surprise de recevoir  un legs particulier de 300 Livres ...  pour sa majorité , la voilà bien dotée .

 

        Ses amis sont là aussi :       Jean Marie Laurençon qui est épicier .

                                               Jean Baptiste Charme qui est peigneur de chanvre .

                                               Etienne Fouillet , laboureur .

 

        Comme il est  “Bon chrétien , il reçoit la Sainte Croix” . L’âme  “passant” , pour accéder au Paradis , des  prières et  douze  messes  dont  six  à  haute voix vont être dites la première année de sa mort pour l’aider à rentrer dans la vraie et éternelle vie  promise par Dieu .

 

        Après une vie bien remplie , l’ordre des choses étant celui de Dieu , Antoine meurt à 69 ans , le 12 Septembre 1778 ! Il aura pris soin de conserver tous les actes de famille . Il utilisera  le petit coffre en bois donné par son père qu’il transmet à son tour à son fils Etienne .

              Il sera enterré au cimetière de l’Église de Givors auprès de son épouse Marguerite .

 

        La génération d’Antoine représente une belle étape au pays de nos ancêtres ....

 

 

Extraits des Chroniques annuelles de la cure de Chassagny

 

[ L’hiver de mil sept cent soixante et dix a été très long, quoiqu’il naît pas été bien rigoureux ; il avait commencé des le mois d’octobre ; et il a fait froid Jusqu’en mai , puisqu’il a encore gelé le trois dudit mois de may il tomba de la neige a différentes reprises et vers le dix huit onze du mois de mars lorsqu’on se promettait des beaux jours , il en tomba de la neige abondamment (7 ou 8 pouces) qui séjourna puis de trois semaines dans ce païs cy , et beaucoup plus longs dans les montagnes ].

[Au cinq du mois de may il n’y avait encore aucune feuille sur  les arbres . Il y eut de la neige sur pilla jusqu’aux vingt cinq du même mois de may  , le dix sept de ce mois , il tomba de la grêle qui ne fit  aucun mal parce qu’il n’y avait rien d’avancé , Le vingt trois , il en tomba encore  qui abattit quelques bourgeons des vignes.  La recolte fut Modique en bled et en vin , ce dernier çe vendit vingt et vingt quatre francs  aux vendanges . Une partie de la France ne se nourrit que du bled , de barbarie et de Sicile Le vingt neuf de juillet il y eu un Leger tremblement de terre a Lyon ].

[Le mariage de Louis Dauphin de France , fils de feu Louis dauphin Fut célébré a Versailles avec une archiduchesse fille et sœur de l’empereur reignant . Dans le courant du mois de may ].

 

1771

 

[Il ny a rien eu de remarquable cette année 1771 . Une princesse de piemont passa a Lyon au commencement du moisde may allant épouser le comte de provence Second fils de feu M. Le Dauphin et petit fils de Louis 14 ].                                                

1772

 

L’hiver de 1772 ne fut pas violent , cependant le froid continura par intervalle jusqu’au mis d’avril , il tomba encore un peu de neige vers le vingt dudit mois , il gela même un peu le 20 et 24 vers le milieu de mois de may  une Bize forte et froide , fit quelque mal aux seigles qui étaient en fleurs . Le temps s’échu au commencement de juin et la chaleur devint bientôt excessive et se soutint jusqueau mois de septembre , depuis le commencement du mois de may jusqu’au 8 ou 10  Septembre  il ne tomba presque point de pluie , la Secheresse fut nuisible aux petits grains chanvres et Legumes et fut si grande que une partie des arbres devint jaunes et tomba . Il plut en Septembre et après cette pluye les arbres reverdissent , pousserent des Bourgeons et quelques uns fleurissent .

Grand nombre de terres n’avaient pu être versées cause  de la sécheresse , après la pluye on les versa et on sema en même temps . La Recolte du grain fut très médiocre cette anné , Le prix du froment fut de six livres dix a septembre jusqu’au mois de novembre et décembre , alors le prix de 4 francs 10 a six francs , et le seigle qui depuis la recolte s’était vendu cinq francs et cinq et demi , ce donna a quatre livres cinq et 4 livres 79.

La recolte du vin fut abondante avant les vendanges le vin se vendit 16# 18# après les vendanges il se donna a 10 # même a 8 # . Ce vin était de très petite qualité il y en eut qui aigrit dans les cuves  il s’en trouve de tourné avant la noël , et quand on le voiturait un peu loin , il se gatoit

 

1773

 

[Il ne s’es rien passé de Remarquable cette année 1773 . Le mariage du Comte d’artois avec une princesse de piémont qui passa a Lyon le 8 novembre ] .

 

 

Antoine aura connu 2 royautés Louis XIV et Louis XV .

 

 

 

 

 

 

 

 

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