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 carnets de famille > troisième génération - Jean Boudhuyre - 1612-?  

 

 

introduction

1° génération Benoît Boudhuire 1557

 2° génération Claude Boudhuire 1575

 3° génération   Pierre Boudhuire 1600

 3° génération Jean Boudhuyre 1612

 4° génération Benoît Boudhuyre 1625

 4° génération Pierre Bouduire 1640

 5° génération Pierre Boduire 1660

 5° génération Pierre Boudhuile 1677

 6° génération Pierre Boduyre 1687

 6° génération Antoine Boduile 1709

 7° génération Pierre Boudhuire 1727

7° génération Etienne Boudhuire 1735

8° génération Pierre Boudhuile 1767

9° génération Pierre Boudhuile 1809

10° génération  Henri Noêl Boudhuile 1844

11° génération Blaise Henri Boudhuile 1868

12° génération Louise Boud'huile 1905

13° génération    Henri Dancette 1937

14° génération    Veronique Dancette 1960

15° génération    Mathias Lopez Dancette 1986

Album photos  1880-1929

Album photos  1930-1949

Album photos  1950-2002

 

 

 

 3° GENERATION

 

 

 

Génération 3 - Jean Boudhuyre - Jeanne Fanana

 

 

 

……  Nous sommes au début du XVII° siècle

 Règne de LOUIS XIII ……

  

        Sur les registres paroissiaux de Bans , de Loire et de Givors , qui débutent en 1610  figure le premier BOUDHUYRE Jean . ( branche  paternelle à la 7° génération)

 

        C’est le dixième jour du septième mois  de l’année mille six cent douze  dans le petit hameau de Loire que notre ancêtre voit le jour .

 

        Il serait le fils de Antoine BODUYRE né autour de 1585 et de Philippa GAUTIER , tous deux natifs de Loire .

 

        Cette lignée familiale est installée dès cette date , entre Givors et  Bans sur les bords du Rhône  . Loire  est le bourg voisin de Bans  situé sur les bords du Rhône .

 

        On pourrait croire qu’ une déficience de l’ouïe , une désinvolture appliquée à la langue orale de l’époque  par : le patois , le dialecte de la seigneurie où vit la famille , un français pratiquement inexistant ,  enfin une originalité pour marquer une distinction entre eux , serait à l’origine de la transformation  de notre nom . C’est ainsi que  nous faisons la connaissance du groupe des familles : Bodhuile , Boudule , Bouduire ,  Bouduyre , Bouduïlh, Boduille , Bouduille , Bouduile , Boudhuile , et enfin Boud’huile!                                 

        Pas du tout !  Nous avons la certitude que nos noms de famille n’ont pas d'orthographe . On peut dire que jusqu’à la création des livrets de famille instaurés vers 1878-1880 , et même jusqu’à l’alphabétisation  du début du XX° siècle  , il n’est pas rare de voir les actes de naissance des enfants d’un même homme rédigé sous des orthographes aussi variées qu’inattendues , nées du langage parlé et restées  dans le monde de l’oral .

        Curés , notaires puis secrétaires de mairie les ont , des siècles durant , mis à la sauce de leur choix , sans risquer la moindre contestation puisque personne n’y attachait alors la moindre importance , et que les hommes qu’ils avaient en face d’eux étaient aux quatre cinquièmes analphabètes .

              Givors , province du Lyonnais appartient alors à messieurs les comtes de Lyon possesseurs du sol et administrateurs . Bans est la limite du domaine du seigneur ( c’est la banlieue de Givors )

        A cette époque , la campagne est peu travaillée . Elle présente un caractère sauvage : ravins escarpés , sous-bois humides aux forêts de châtaigniers , prairies sur les plateaux ensoleillés . Ici aussi , nos aïeux  conquièrent ces lieux et s’y établissent . Givors , outre son activité agricole , est une ville importante avec son port commercial  assez considérable . Il permet à un grand nombre de portefaix  de vivre . Ils assurent le transport des  denrées et des marchandises comme le vin , le blé , les fourrages , le charbon  qui vient du Gier ,  le poisson à l’époque du carême , le trafic du sel  …. Le fleuve permet aussi la circulation des marchands et des voyageurs .  

        Nos ancêtres vivent en effet tous à la campagne et essentiellement au sein des seigneuries . Ils sont attachés à la terre. La société est fondée sur les liens d’homme à homme . Ils font partie du Tiers État qui à lui seul doit assurer la subsistance et la vie matérielle du clergé et de la noblesse .

        Ce sont des terriens, Ils sont issus de la  «  roture  » . Ils travaillent à la rupture de la motte de terre , travail du défricheur et du laboureur . Leur vie est rude comme pour tous les paysans de ce siècle  .

        On dénombre une grande tribu composée de frères , sœurs , oncles , tantes , cousins , cousines ...Les mariages se font dans le cercle familial . Ils sont programmés , préparés .... Ils vivent à l’ombre du clocher auquel ils sont fidèles .

        Parfois un “étranger” de la paroisse voisine a la chance de se marier dans ces familles autochtones . Ils sont attentifs à leurs propos car  un mot ou un nom n’a pas le même sens ( dialecte ou patois).  

        La religion est omniprésente . Nos aïeux en sont pétris . Le Curé ,  fils de bourgeois ou d’artisan aisé , parfois de laboureurs , a une grande influence sur eux . Il use de son pouvoir auprès de ses ouailles .

        Cependant , leur époque est marquée par des évènements importants :

        C’est ainsi qu’à Givors en 1610 , un courrier arrivant  de Lyon apporte  une nouvelle  :

                le roi de la poule au pot , Henri IV ( le vert galant ) ,  vient d’être assassiné par Ravaillac le 14 mai !  

               Louis XIII , son fils , lui succède , mais trop jeune ,  Marie de Médicis ,  sa Mère prend la Régence . Elle est assistée de  Concini qui devient Maréchal d’Ancre  , et surtout  de  Richelieu  qui est alors : secrétaire d’état .

        De même , cette année là , Galilée découvre les satellites de Jupiter ....

Le  13   janvier 1622 , naît Jean Marie Poquelin qui , quelques années plus tard deviendra Molière    .        

        En 1624 , le Cardinal de Richelieu entre au Conseil . Les paysans   du Quercy ,  “ les croquants “ se soulèvent  contre l’augmentation des impôts .

        Pendant toute cette période , des peintres  traduisent  sur leurs toiles  des moments de  leur vie  . Grâce à eux ,  nous pouvons connaître leur époque  et son histoire  :                                  

     Vélasquez  et ses Ménines                

     Rembrandt qui a su donner du mouvement à ses compositions  : Leçon d’Anatomie

     Van Dyck et ses portraits

     Rubens et son Combat des Amazones

 

        Autour de 1625 , sur le Registre d’État Civil  de l’église de BANS  tenu par le Curé de la Paroisse,   figure la naissance  de Jean BODHUILE  . Il est le premier membre de la famille à figurer sur les Registres paroissiaux de Givors .  Nous retrouvons sa descendance dans nos archives familiales .   

        Bien que les nouvelles circulent très lentement , durant sa jeunesse , Pierre  entendra parler :

        - de  D’Artagnan célèbre Mousquetaire de Louis XIII .

        - de  Corneille qui clamera Le Cid .

        - de  Descartes par son « discours de la méthode: je pense donc je suis » .

 

        En 1635 , les intendants , dotés de  pouvoirs de justice , police et finances , commencent à se fixer dans les provinces : c’est une étape capitale de la politique centralisatrice et absolutiste . Le louis est créé et s’impose comme unique monnaie d’or circulant dans le royaume .

        Richelieu meurt le 4 décembre 1642 ; Mazarin lui succède . L’année suivante Louis XIII  qui a épousé Anne d’Autriche  dont il a eu tardivement un fils , futur Louis XIV, disparaît à son tour et Anne d’Autriche est nommée Régente .

        On augmente les taxes , octrois et droits . On entre dans une période trouble avec les premiers soulèvements populaires dans les campagnes .

        A  Paris c’est “Les Frondes” des princes . Mazarin s’enfuit et Louis XIV est proclamé majeur à 14 ans  . C’est la guerre civile .

        A   GIVORS  , en bordure de la cité féodale , la Place de la Sablière devient le centre de la vie locale.  Foires et marchés , qui existent depuis la création du “péage” en 1208 par Philippe Auguste , sont installés à cet endroit précis . Les Givordins taillables se cotisent pour élever l’ église Saint -Nicolas en 1646 en bordure nord de la place . Elle deviendra église paroissiale en 1747 à la place de celle de Bans . Elle deviendra le lieu de rassemblement de toutes les délégations des communes du canton pendant la Révolution .

 

        L’ordre est rétabli ; Mazarin rentre à Paris et en 1654 Louis XIV est sacré roi.

 

        Jean Bouduyre pense à son avenir . Il a alors 24 ans . Comme pour tous les paysans de cette époque , les mariages sont parfois  tardifs et souvent arrangés pour protéger leurs biens .

        Parmi tous ses voisins , Jean connaît particulièrement la famille Fanana .

        C’est ainsi que Jeanne Fanana  , son amie d’enfance ,  vêtue de sa belle robe de mariée noire , va devenir sa femme .  Leur mariage est célébré  à l’église de Bans  .  

 

        Les mois de janvier , février , novembre sont les seules périodes choisies pour les noces  car il n’y a pas de gros travaux dans les champs . Les interdits religieux excluent le Carême , l’Avent , et plus tard , le mois de mai , devenu le mois de Marie . Des proverbes circulent sur le sujet : « Noces de mai , noces mortelles »  , « Mariages de mai ne fleurissent jamais »  . On affirme même que  « les mégères s’épousent en mai ».De plus , à cette époque le jour choisi est le mardi de préférence suivi de deux jours permettant de prolonger la fête . Jamais le vendredi , jour de carême et encore moins le dimanche , jour du Seigneur !

        La vie est organisée autour du travail incessant  de tous les jours ... Il faut se nourrir , payer les impôts , les fermages....  De plus , le salaire agricole dans ces années là  est très faible ( environ 12 sous par jour) et il faut la moitié de cette modique somme pour payer son pain que l’on mange bien sûr dur et rassis .

 

                                                     Trois enfants naîtront de leur union  à Givors  :

Parmi tous le prénoms en vogue à cette époque on note : Marguerite , Madeleine ,

Anne , Louise , Marie , et plus particulièrement François et Françoise . Deux prénoms

qui vont être choisis dès 1638 .

Florie   BOUDULE  Naissance en Janvier 1636  qui aura comme Parrain Claude Boudule .

                                                                                   Marraine Florie Fanana .

Pierre BOUDUIRE    1640/1708 notre lignée  suivante

François BOUDUILE 1638/1696 se marie avec Françoise Besson

 

        Ces garçons vont apporter un progrès dans leur famille . Un colporteur arrivant par bateau au port de Givors avec toutes sortes de marchandises laisse échapper un paquet.Pierre et François ont la curiosité de regarder les quelques feuillets qui s’en échappent . Ils apprennent que ce qu’ils ont entre les mains s’appelle un Almanach  qui porte aussi le nom de «  Grand Compost des bergers   » .

 

        Avec étonnement ils découvrent que grâce à Gutenberg ce livre est diffusé depuis 1493 et qu’au cours des années 1600 cette littérature populaire est très prisée par tous ceux qui savent lire . Ils se rendent compte que malgré leur analphabétisme ils peuvent interpréter les illustrations  et par là ce journal peut contribuer à leur culture populaire .Après avoir rendu de multiples services à ce voyageur , ils emportent précieusement cette nouveauté à leurs parents . A leur tour , ravis de ce divertissement , un narrateur leur transmet son bagage de récits . Pierre et François doués d’une bonne mémoire peuvent à leur tour véhiculer les histoires contenues dans l’Almanach . C’est ainsi qu’ils apprennent les contes de Perrault pour le plus grand bonheur de toute leur famille.

« Le petit Poucet et Peau d’âne » serviront de récompense , à la veillée des chaumières , auprès des petits enfants de Pierre .   

 

 

C’est le début du règne de Louis XIV ...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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